UN NOUVEAU GOUVERNEMENT POUR LA FRANCE

POURQUOI LE PIRE EST POUR DEMAIN 

 

 

 

 

Comme le démontre Thomas Piketty dans son dernier ouvrage, l’accroissement des inégalités est « mécanique » dès lors que le taux de rendement du capital est supérieur au taux de croissance.

 

"Accessoirement", notons que partout dans le monde et dans l'histoire des civilisations, à partir d'un seuil d'inégalité, toute l'institution sociale s'en trouve ébranlée, l'institution politique perd la main et les conditions d'une insurection sont réunies

 

Toujours selon son étude, passée au crible de la critique d’économistes anglo-saxons peu susceptibles d’être des « crypto-marxistes », et encensée par des prix nobel tels Stiglitz et Krugman, hors des soubresauts de l’activité économique, toujours liés à de grandes crises économiques, ou aux guerres mondiales, la tendance sur le long terme est un taux de croissance oscillant entre 1 et 1,5% de croissance par an de manière stable et continue : Il est ainsi remarquable de noter que ce qu’on appelle « la révolution industrielle », puis la « révolution des services et du numérique » n’ont rien changé à la donne ……hormis quelques bulles spéculatives, vite éclatées pour en revenir à ces fameux taux que François Hollande aurait qualifié il y a quelque temps de « faibles à très moyens »…….plus aujourd’hui évidemment !!

 

Puisque l’accroissement du capital privé est de 5 à 7% l’an (y compris sur les 15 dernières années malgré la bulle de l’internet et surtout la méga-crise économique issue de la crise bancaire de 2007…….), il est « tout a fait normal » que « celui qui vit de la rente de ses placements en valeurs immobilières comme en valeur mobilières » soit privilégié par rapport à celui « qui ne vit que du salaire de son travail »

 

La compétitivité des entreprises relève bien entendu des charges qu’elle a à supporter mais aussi, et souvent surtout, de sa compétitivité hors coût dont curieusement personne ne parle jamais : le rapport entre les fonds propres dont elle dispose à ses besoins en emprunt, le choix de sa banque et le type de relations contractuelles qu’elle parvient à négocier avec elle sur un temps compatible avec son « business plan », ses capacités à innover et à le faire savoir, son aptitude à honorer en temps et qualité les commandes qui lui sont passées, sa maîtrise qualitative de la chaîne de production et ses capacités d’intégration, son habileté à se fournir en temps voulu en intrants nécessaires à sa production, par un dispositif de veille lui permettant d’acheter au meilleur rapport qualité/prix, le poids relatif de ses frais de structure dans son coût de production (poids des amortissements immobiliers et mobiliers, offres de services et avantages en nature à ses cadres et employés, coût incompressibles de l’énergie consommée, localisation de son outil de production, frais engendrés par sa politique d’image …etc.)

 

Soit, un ensemble de choses considérable..........Dont on ne parle jamais.......pourquoi?

 

La dette publique est d’abord la somme des déficits publics……..certes, soit en France 49% du PIB.......AUJOURD'HUI !

 

Alors comment en est-on arrivé à 100% aujourd’hui ?

 

Si l’Etat ou les collectivités publiques sont en déficit, elles sont contraintes d’emprunter pour honorer leurs dettes : la question qui vient immédiatement à l’esprit est : pourquoi leur est-il interdit d’emprunter au taux d’émission de la Banque Centrale (soit moins de 1%) et pourquoi les collectivités publiques sont contraintes d’emprunter à 3,5, 4 voire 6% à des banques commerciales dont elles font ainsi des « émettrices de monnaies » (récemment encore, une "fonction régalienne" réservées aux banques centrales?)

 

Pourquoi la réglementation contraint-elle les collectivités publiques à « subventionner » des banques privées ……….et à se voir en retour .....................accuser, en partie par elles (sic!) de creuser leurs déficits publics ?

 

De qui se moque-t-on ?   Et pourquoi cette question n’est-elle jamais posée, si ce n’est l’intérêt du lobby bancaire qu’elle ne le soit pas……….j’attends la réponse (1)

 

Je ne reproduirai pas les courbes ici, mais comment se fait-il qu’un homme tel François Lenglet aussi averti que soit ce professeur agrégé ...........de lettres en matière économique, ne nous ai jamais montré un graphique sur lequel aurait figuré en parallèle l’évolution de la dette publique et celle de la dette privée, avec, cerise sur le gâteau, l’échelle des dates en abscisse ?

 

Et d’un, il aurait été permis d’observer que la dette privée est de huit à douze fois plus élevée que la dette publique (2), et que la dette publique s’accroît parallèlement, sans que change le rapport et suivant une pente régulière…….

 

Et de deux………...sauf lorsque survient la crise privée de 2007, entraînant un saut spectaculaire de la dette publique à partir de  2008……..(Pour rappel, il en a été de même pour la crise boursière de 1929, et l’accroissement de la dette publique américaine qui s’en est suivi)

 

Ainsi, tout esprit rationnel en aurait déduit, que :

La dette publique était à la remorque de l’endettement privé ;

La dette publique se creusait brutalement à la suite d’une crise privée, qu’il s’agisse d’une crise bancaire, ou de l’éclatement d’une bulle spéculative ;

La dette publique avait de toute manière était aggravée par le fait que la puissance publique censée représenter l’intérêt général, se devait, de par la loi, de contribuer à la bonne santé financière d’institution privée ; (3)

 

Ce qui fait beaucoup, même si ça ne dédouane pas les gouvernements qui se sont succédés depuis 40 ans d’avoir fait preuve d’un certain laxisme ……..d’ou les 49% …….mais pas les 100% tout de même!!!!(3)

 

Quoique……….sans se plonger dans des manuels d’économie, observons qu’il n’y aurait pas de création monétaire……..si il n’y avait ni investissement privé, ni investissement public………….(les actifs bancaires sont les emprunts que les acteurs économiques leurs font……..sinon, elles n’auraient, pour simplifier que des passifs……par exemple vos dépôts et votre épargne) et l’activité sur notre planète serait aussi intensive que sur la planète Mars, à moins d’admettre que nous en revenions à une société agraire dans lequel seul le Troc permettrait de vivre entre deux guerres tribales ou deux catastrophes économiques!

 

Economiquement, il n’y a donc rien d’aberrant à ce que l’Etat ou une collectivité emprunte, dès lors qu’elle en espère un retour d’investissement (recherche, universités, hôpitaux..)

 

Une autre chose est que, dans un budget trop contraint ou mal structuré, la collectivité publique en soit réduite à emprunter pour ses dépenses courantes …….payer ses fonctionnaires, ou les voyages d’études en république dominicaine de ses experts en attractivité touristique, de leurs épouses, maitresses, progénitures ; payer des emplois fictifs,  acheter des votes, ou régler ses dépenses de fonctionnement……..ne jurons pas que de tels cas ne se produisent pas (jean-michel BOUCHERON Maire PS à Angoulême, Patrick BALKANY à Levallois-Perret, Jean TIBERI à Paris, et tant d'autres) et surtout dans les collectivités trop nombreuses à contrôler et surtout gérant un enchevêtrement inextricable de financements croisés avec des subventions qui parviennent à dépasser 100% de la dépense initialement prévue…..grace à l'activité hautement vertueuse de nos élus cumulards !!

 

Mais revenons à des choses sérieuses en oubliant ce qui précède immédiatement et demandons nous si il est naturel ……..de réduire drastiquement les dépenses publiques pour réduire une dette qui trouve une partie significative de son montant  dans les trois aberrations relevées ci-dessus en (3)……en culpabilisant « les français qui vivent au-dessus de leurs moyens depuis trop longtemps à l’inverse de tant d’autres pays »

 

Ce qui précède montre à quel point ce raisonnement est fallacieux :

•En europe, il y a bien des domaines dans lequel le coût unitaire horaire de production d’un produit est sensiblement égal entre l’Allemagne et la France

•On conviendra que ce n’est pas un abaissement de charges de trois à quatre % qui sera déterminant en matière de compétitivité : quand BMW fait 16% de marge nette sur ses véhicules haut de gamme, c’est d’abord parce que ce constructeur s’adresse à une clientèle aisée qui est prête à payer au moins autant « une marque » , « qu’une voiture pas vraiment plus exceptionnelle" (difference factice entre véhicules premium et véhicules communs: volkswagen et audi, toyota et lexus, C et DSc.... »)

•Quand une PME allemande de 2000 employés comme OHB de Hanovre enlève le marché européen des 30 satellites du projet GALILEO (le GPS européen à vocation entièrement civile) au nez et à la barbe d’un consortium formé de Thalès-British Aerospace- Astrium (plus de 120.000 employés), c’est avant tout parce que sa note technique surpasse la note du consortium pour les 20 premiers au point que les offres financières ne sont même pas prises en compte (sic !), et parce que le consortium étant parvenu à se hisser « à peu près » au niveau de OHB , l’offre financière de OHB est la meilleure pour les dix derniers, le handicap des frais de structures et accessoirement de logistique étant « mécaniquement » trop désavantageux pour le consortium au regard de la PME (plus exactement ETI) allemande !

•Enfin les machines-outils allemandes se taillent la part du lion à l’exportation …….tout simplement parce qu’il n’y a pas de filière de machine-outils dans les autres pays européens, et que les seuls concurrents dignes de ce nom sont les Japonais……….mais on se retrouve ici dans le même cas, « confortable pour les deux concurrents » d’un marché mondial dont ils se partagent 50 à 60% de la production……à la manière de Boeing et Airbus. Ceci est le résultat de l’absence de politique industrielle dans l’UE (et donc d’intervention de la puissance publique et d’un réseau de banques de développement local tournées vers l’économie réelle) et en particulier chez nous……..alors que les caisses d’épargne régionales et les länders n’ont eu aucun état d’âme à promouvoir le développement de telles filières

 

Enfin, si il s’agit de nous faire comprendre que pour être compétitif et éviter de délocaliser, il nous faut réduire nos charges salariales au niveau des roumains, bulgares, turcs ou pourquoi pas chinois…….il faut nous le dire…….seul un travail précaire, sans CDD ni CDI à temps partiel pour la totalité du salariat et des indemnités de chômage revues sérieusement à la baisse permettraient d’aboutir à cet enthousiasmant projet de progrès économique et social (sic!) et à condition de faire d’énormes progrès de productivité par la robotisation  : est-ce que le « foutage de gueule » peut être tenu pour l’expression suprême d’une politique de raison ?

 

Est-ce qu’un pays riche peut compter autant (et de plus en plus ) de travailleurs pauvres , et de plus en plus de chômeurs?

 

Est-ce qu’en diminuant les dépenses publiques d’intérêt général (nos services publics), tout en confiant des services d’intérêt général à des sociétés privés pour éviter la « rupture » de ces services, on en viendra pas au bout du compte à retarder une forte augmentation de la dépense au profit d’une trompeuse et breve accalmie ? (cas de la gestion privée de l’eau pour le fonctionnement et des récents scandales des PPP pour les investissements d’intérêt public)

 

L’appareil industriel français est sous employé faute de commande : jamais les industriels n’investirons tant que leurs carnets de commande ne se remplissent pas, quelques soient les avantages fiscaux consentis (CICE ou plan de compétitivité)

 

70% des entreprises de TP vivent de la commande publique ; du fait de la crise les 30% restant ne cessent de se contracter : la contrainte de réduction des dépenses publiques des collectivités, contractera encore le chiffre d’affaire des entreprises : de nombreuses feront faillite…….

 

Le plan d’austérité du gouvernement français résulte donc d’un diagnostique erroné, et ne fait qu’accroître le marasme ; le renoncement à combattre les aberrations relevées plus haut ne peut relever que d’un manque de courage politique

 

Tant qu’il ne sera pas affirmé qu’il est grand temps que les banques reprennent leur cœur de métier, à savoir transformer des dépôts à court terme en prêts à long terme pour les activités économiques, et à séparer juridiquement cette activité des activités d’intermédiation, d’investissement à très haut risque et à court terme, de titrisation de créances douteuses à l’identification complexe ………qui vont jusqu’à représenter DIX  FOIS leur bilan………ce sont les collectivités publiques et les contribuables qui auront à accourir à leur sauvetage à la première alerte (4) puisque le loi en fait obligation, et bien sur en creusant davantage les déficits publics……..tout en interrompant de crise en crise l’activité économique, faisant du métier d’entrepreneur, un métier de fou !

 


Ce ne sont pas les français qui n'aiment pas les entreprises, ce sont les banques qui adoptent une attitude cynique mimant la main invisible (et surtout aveugle) du marché.......et notre gouvernement qui confond les amitiés noués au sein des cercles fermés patronaux les plus huppés avec le milieu des entrepreneurs les plus nombreux et qui n'y mettent jamais les pieds!

 

 

Or dans ce domaine, la commission européenne a fait un travail positif, même si il reste trop timide : eh bien le pire, c’est que la loi bancaire de notre gouvernement est en retrait de cette directive européenne et donc plus « néo-libéral » : ceux qui nous gouvernent ont été convaincus par la Fédération Française des Banques (sic !) que le modèle français était le meilleur qui soit : pas de séparation, mais une filialisation……….ce qui sur le plan juridique ne change rien à la situation précédente puisque la « maison mère » demeurera responsable de la restitution des dépôts………avec l’aide de la puissance publique, puisqu’elle ne pourra pas y parvenir seule en cas de « Bank Crunch » !

 

En conclusion (provisoire), jamais un gouvernement français ne sera allé aussi loin dans la dérégulation, l’irresponsabilité et en définitive l’erreur économique et l’injustice ; 

 

Il lui appartiendra donc de rendre compte d’un désastre prévisible , lorsque dans peu de temps ; l’Etat de la France sera semblable à ceux de l’Espagne, de l’Italie, du Portugal, voire de la grece !

 

Gary Halley

 

(1) j'entends par avance la réponse: a priori les collectivités locales ne sont pas majeures; d'ailleurs, contrairement à ce qui se passe pour l'Etat garant de l'intérêt national, elles se doivent de voter un budget en équilibre: leur permettre un accès facile (et donc peu conteux) à l'argent, serait les encourager à être dispendieuses, voire à déraper et devoir en passer par un buget rectificatif douloureux, pouvant contraindre en fin d'exercice l'Etat à leur verser une subvention d'équilibre qu'il n'aurait pas inscrit à son buget

(2) vous avez bien lu! (soit 244.000€ par français); mais on vous objectera que cette dette est adossée à un important patrimoine servant en quelque sorte de "nantissement"dépenses ayant engendrée cette dette colossale......et puis, le remboursement de cette dette est réparti sur plusieurs années: mais alors, pourquoi ne nous dit on pas que la dette publique est elle aussi adossée à un patrimoine public de valeur; tant et si bien que "la dette nette" de la France est aujourd'hui d'environ 10% du PIB (c'est pas mieux que 100?°? Mais pourquoi, ne nous dit-on pas que la dette de la France est aussi à rembourser pour une part en 2015, pour une autre part en 2020, ETC.........? Eh bien, vous avez compris: "on ne plaisante pas avec l'argent public", la "dette publique est sale et porte atteinte à notre honneur"......etc; c'est que les néo-libéraux ont des principes auxquels ils n'entendent pas déroger: la dette publique......comment vous dire, c'est comme le peché originel.......c'est dire!

(3) ce que j'appelle les trois aberrations un peu plus loin, est en fait en phase avec (2): les tenants d'une orthodoxie quasiment religieuse en matière d'utilisation des fonds publics, ont bien droit à une petite rémunération en échange des leçons de vertu budgétaire qu'ils assènent à un état irresponsable; et puis, si les "vents leurs sont contraires, vu qu'ils sont les poumons et le coeur de l'économie", il est pour le moins normal qu'ils soient admis aux "urgences publiques" pour y etre traités et remis sur pied aux fraix du contribuable;

(4) vos depots bancaires sont garantis jusqu'à hauteur de 100.000€.....imaginons, que le Crédit Agricole dont le bilan 2011 était de l'ordre de 1800 Milliards d'Euros dont 53 Miliards de fonds propres, et le montant des opérations hors bilan, en principe équilibré, (??) de ....20.000 Milliards d'Euros ait subi un revers important sur ses intermediations et y ait laissé quelques 2,5% de pertes: rien de très grave me direz vous, sauf qu'il lui faudra provisionner une dépréciation d'actifs de 2,5*20000/100= 500 Milliards d'Euros!!!!  Dans un premier temps les actionnaires mettront la main  la poche puis exit.......les 53 Milliards de fonds propres..........manquent quelques 447 Milliards d'Euros.......et là, si par malheur un million de clients veulent retirer 100.000€......le passif passera à 547 Milliards d'Euros soit près de 30% du bilan..............c'est la faillitte assurée si le MES (5) n'intervient pas, et dans ce cas la part du trésor public sera d'environ 150 Milliards: en une journée la dette publique française se sera accrue de (2150-2000)/2000= 0,08%....pas de quoi pleurer

 

Sauf que les 15.000.000 de contribuables auront à mettre au pot 10.000€ d'augmentation d'impôt dans l'année fiscale qui suit :--)) ou :p?

 

CQFD

 

Alors ......on continue?

 

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