A celles et ceux dont la souffrance existancialiste se concrétise autour de la question fondamentale de la filiation spirituelle de l'Europe en général et de la France en particulier, je recommande l'achat du livre de Jacques Attali: "la confrérie des éveillés"

 

Si vous avez besoin préalablement d'une incitation à le faire d'un tout autre poids que le mien (et je vous comprends!), je vous recommande de vous réserver deux heures de visionnage, et de vous rendre sur YouTube pour y "savourer un dialogue de haute tenue entre un historien musulman et un philosophe juif": j'ai nommé, l'auteur du livre, et son interlocuteur: Mohammed Akroun

 

Pour l'Athée que je suis, le constat est simple, ce fut un grand moment d'histoire et de découvertes certes, mais aussi et surtout, un grand moment de réflexion humaniste à caractère oecuménique éminemment moderne, voire......laïque!

 

Comme les appels au Djihad du côté musulman, aux Croisades (côté chrétien) ou à la pratique d'un Apartheid de fait (coté juif-israelien) de l'autre sont loins!

 

Quand les deux hommes se retrouvent autour d'une idée "révolutionnaire" dans des environnements plus connus pour leus conservatismes et autres dogmatismes que pour leurs ouvertures vers le "grand souffle de l'intelligence libérée", en affirmant qu'aucune raison n'autorise quiconque de dissocier les démarches philosophiques religieuses et philosophies "rationalistes" ou "scientifiques", au motif que "la vérité ne saurait craindre la vérité"!

 

La première des conséquences en étant que la privation de la liberté de pensée institutionalisée dans une communauté, ne peut être que l'annonce de la décadence à cours-moyen terme de cette communauté ou civilisation!

 

La seconde étant que la religion ne peut-etre "au coeur du pouvoir politique", étonnante anticipation sur un schéma de pensée visant à séparer la religion de la politique, schéma qui allait conduire sept siècles plus tard à la Loi de 1905

 

La troisième est que le temps est chose toute relative, liée probablement à l'espace, son observation et la vitesse à laquelle il est parcouru, directement, ou par des informateurs connus et fiables (Lumière d'abord, phénomène mis en évidence par les philosophes et astronomes grecs et développés par les chinois et leurs collègues de Cordoue; beaucoup plus tard, ondes électro-magnétiques....etc.)

 

La quatrième est l'intuition construite et toujours davantage consolidée d'un espace infini......ouvrant la voie vers un mouvement cosmologique perpétuel, sans début ni fin.....voire sans création;

 

La cinquième étant cette réflexion de l'intellectuel juif reconnaissant que l'Islam était sans doute la religion la plus propre à l'abstraction des trois religions monothéiste et donc la plus susceptible de se frotter sans crainte à cette autre vérité de la philosophie "rationnelle", dénomination précédent celle de "sciences" "humaines" ou "exactes"

 

Qu'une telle position ait eu voie de citée de la fin du Xème sciècle à la fin du XIIème sciècle à Cordoue ou des milliers de savants juifs, chrétiens et musulmans travaillèrent ensemble assidument de concert, certes sous la domination musulmane des Almoravides, et assurèrent le transfert des manuscrits philosophiques Grecs, Perses, Latins, véhiculés depuis Bagdad, leur point de concentration et de protection par la dynastie des Omeyades, traduits en Syriaque (Langue verniculaire du moyen-orient pendant six sciècles et langue mère de l'Araméen, expression maternelle du Christ, XIIIème au Viième sciècles ante-islamique), et leurs traductions en langue arabe, outil de transmissionverniculaire succédant au latin, comme l'espace arabo-musulman se substitua du VIIème au XVème sciècle à l'empire romain s'étant effondré au milieu de IVème sciècle.........devrait constituer un élément central de révision des replis et cloisonnement identitaires apeurés d'une civilisation mature et sûre d'elle

 

Toute la question est de savoir si notre civilisation n'est pas désormais en plein doute, minée par la peur, et choisissant, d'une manière quasi-inconsciente, la route de la décadence à un moment ou les dogmes du progrès (dont les dernier des avatars sont dans l'ordre le communisme et le néo-libéralisme.......) s'écroule et créé un appel d'air pour la spiratualité?

 

C'est à Cordoue (1 Million d'habitants à l'époque, 100.000 à Rome, 40.000 à Paris..mais aussi, concentration de plus de manuscrits écrits et connus dans la première capitale culturelle et commerçante occidentale que dans l'ensemble des bibliothèques de .......Pekin à Florence en passant par Ispahan, Byzance, Bagdad, Le Caire........) que deux grands esprits, à la fois, medecins, juristes et philosophes, l'un, le musulman, Ibn el Ruch, plus connu sous le nom de Averroes, l'autre, le Juif Moshe ben Maimonie, plus connu sous le nom de Maïmonide, (et précédent le Chrétien Thomas d'Aquin de quelques 50 années, troisième personnage clé de la continuité de la propagation de la pensée arabe) (1), sous le contrôle de princes avides de connaissances, incité par l'immuable conseiller Ibn Tufaï à faire appel à ces esprits pour en connaître davantage sur le sens de la vie, la réalité de l'espace et du temps, les relations consubstancielles entre sciences et spiritualité........à condition que leurs conclusions restent dans le secret des lieux d'échanges choisis au palais......et que le peuple n'en sache rien!

 

A ceux auquel s'adresse ce "billet" auxquels je faisais allusion au début de ce billet, c'est le moment de vous accrocher: L'Europe "moyen-âgeuse" du temps de la splendeur de Cordoue, n'aurait jamais connue la philosophie grecque et l'influence judéïque sans l'apport des musulmans et le relais de Thomas d'Aquin permettant à Averroes d'avoir l'un des plus inespéré disciple et successeur, et le sciècle des lumières n'aurait peut-etre pas même existé;

 

Hasard des choses, version moyen-ageuse de "nul n'est prophète en son pays", ce même Averroes, après l'avènement des Almohades en 1149, rejetant juifs et chrétiens hors de l'Andalousie, mourut au Caire sans avoir de successeur spirituel dans le monde arabe, et, coup de grace en 1492, la reconquête de la totalité de la presqu'ile ibérique par la très Catholique Isabelle, allait sonner la fin de l'influence arabo-islamique sur l'Europe et......la France........et , surtout instrumenter l'oubli absolu de cette période pourtant essentielle dans la construction même de nos valeurs afin que jamais ne puisse être connue la vérité de la constitution européenne, à savoir qu'elle était bel et bien l'héritière des traditions Catholiques, Judaîques et Islamiques!!

 

Lien avec le document d'entretien entre Jacques Attali et Mohammed Akroun:

Gary Halley

 

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LE SOUFISME Pour le musulman, le soufisme se caractérise parfois par des pratiques ascétiques visant à purifier l'ego (comme la méditation), mais l'élément commun à tous les soufis sans exception, et donc sunnites comme chiites, c'est le "DHIKR", qu'on pourrait traduire par « rappel » ou « invocation », qui consiste à se remémorer Dieu notamment en répétant son nom de manière rythmée ou des formules traditionnelles tirées du Coran, telles que le témoignage de foi. Le dhikr est considéré comme une pratique purificatrice de l'âme, car on juge que le nom d'Allah possède une sorte de valeur théurgique (1) qui agit sur l'âme. Pour les soufis eux-mêmes, leur voie est reconnue par les quatre écoles juridiques sunnites, c'est-à-dire des saints et par les chiites comme une expression de la foi islamique. C'est un des rares points d'accord entre chiites et sunnites: le soufisme est à l'arbre ce qu'est le tronc, l'islam en est l'écorce. Cette vision élitiste emprunte plus à l'ésotérisme et à des pratiques irrationnelles qu'à une quelconque vision hiérarchique comme c'est le cas pour les chiites Il est possible de rapprocher cette approche du soufisme dans l'islam en général, de la canonisation dans la pratique catholique, sauf que dans ce cas, le canonisé l'est de son vivant (!) et de par l'exemplarité qui ressort de sa "spiritualité" et de ses pratiques pour l'ensemble de son entourage Il est encore possible de rapprocher cette même approche du Bouddhisme, puisque ce que le soufi voit, il le voit avec les yeux de Dieu, et ce qu'il entend avec les oreilles de Dieu; ce dernier étant omnipotent, le Bouddhiste non plus ne désire rien, et ne peut connaître ni frustration, ni colère......il EST et cela lui suffit pleinement De fait, nous sommes à des années-lumières de l'Islam conquérant ou impérialiste mais à la limite d'un Islam contemplatif Gary Halley

 

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