Creteil, le 28/04/2014

 

Aujourd'hui ALSTOM .....mais pourquoi et quand cela s'arrêtera-t-il?

 

Bonjour, je m'appelle Martin Bouygues, PDG du groupe Françis Bouygues, et actionnaire principal à hauteur de 29% du Groupe Alstom.  J'ai eu récemment pas mal de fil à retordre avec NUMERICABLE, quand, malgré les 15 Miliards d'Euros que j'ai mis sur la table, je n'ai pu faire valoir mon point de vue à VIVENDI pour racheter sa filiale SFR.

 

VIVENDI négociait depuis longtemps le rachat de SFR par NUMERICABLE avec en vue, son désendettement, plus tard un paquet de dividendes pour ses actionnaires, et un montage industriel bien complémentaire, d'un cote le câble avec le savoir faire et le réseau développé par l'acheteur, de l'autre, le réseau hertzien de téléphonie mobile de SFR.............seul problème: l'endettement de NUMERICABLE ne pouvant disposer que de 1 Milliard de Fonds Propre pour en lever environ 10 autres.

 

J'y ai vu un coup à jouer:  mes actionnaires me tannant devant le faible résultat de notre filiale Bouygues Téléphone, laquelle demeure un nain dans le paysage des opérateurs téléphoniques mondiaux, voire euiropéens (15 millions d'abonnés contre 80 à ORANGE et 160 à VODAFONE), il me fallait saisir l'occasion de réaliser un montage industriel susceptible de booster BT, par exemple en permettant à un nouvel ensemble dans lequel elle serait partie prenante, de proposer des offres mixtes ou séparées Cable-Téléphonie Mobile en triple ou quadruple-play.

 

J'ai donc mis 15 Milliards sur la Table, puis me suis arrangé avec ce romanichel de X Niel pour lui céder mes antennes, récupérer 2 Milliard de Cash dans l'opération et rallonger mon offre à VIVENDI, et passer de quatre à trois opérateurs en métropole!

 

Même le gouvernement français que j'ai sollicité à cet effet a suivi, en donnant en échange l'impression que cette idée venait de lui et en m'offrant pour ce gros mensonge, la garantie de la CDC dans la transaction.......patatras, tout c'est effondré, et malgré son endettement, NUMERICABLE qui avait négocié préalablement une clause d'exclusivité avec VIVENDI, l'a emporté!

 

Il me fallait donc dans mes dossiers sensibles un gros succès pour redorer mon blason auprès de mes actionnaires:

 

bingo!  Le Joyau français et européen de l'Energie et des Transports ALSTOM a (encore , puisque ça avait été déjà le cas en 2004, quand mon copain SARKO avait engagé des fonds publics pour tirer le groupe de son mauvais pas ..........tout en m'évitant d'avoir à provisionner des "dépréciations d'actifs" puisque mon groupe est......ACTIONNAIRE à titre principal d'ALSTOM à hauteur de 29%) des soucis financiers.......

 

Rien de bien grave cependant, car aucun de ses deux métiers n'est menacé et que son carnet de commande est des plus correct, avec 20 Milliards d'Euros de CA (dont 70% dans l'énergie et 30% dans les transports) , un résultat opérationnel de 700 Millions constant depuis 2010, un rendement net de 7% ......et un carnet de commande de 50 Milliards d'Euros soit 30 mois de production, le seul vrai souci est la baisse de nouvelles commandes de gros contrats (- 22%), et un endettement qui passera de 2012/2013 de 2,8 Miliards d'Euros à 3,3 Milliards d'Euros en 2013/2014..........et il lui faudrait réaliser un plan d'économie de 1 à deux milliards d'ici 2017 si la tendance à l'international ne s'améliore pas.

 

Du coup, pour rassurer me actionnaires sur ma vigilence, je provisionne 1 Milliard de dépréciation d'actifs et anticipe sur le plan d'économie..........et surtout, j'approche discretement Général Electric pour le sonder sur l'intérêt qu'il porte à la prometteuse branche industrie:

 

Bingo: GE serait prêt à négocier pour 10 Milliard le rachat des secteurs de la production et du transport d'énergie du Groupe (14 Milliard d'Euros de CA et 1 Milliard de résultat), avec un peu de pugnacité, je pourrai les pousser à aller un peu plus loin et pourrai me consacrer tranquillement au redressement de la branche transport dont la régularité de la commande publique et le partenariat exclusif avec Bombardier assure la prérennité malgré un déficit purement conjoncturel peu susceptible d'effrayer les banques, le risque maximal, rançon de la position dominante mondiale dont s'assurerai GE , étant pris par le groupe américain.

 

Mr Bouygues, Mr Bouygues, le téléphone!!  "Qui appelle"?  "Arnaud Montebourg"........"Merde"!

 

Je suis Arnaud Montebourg et j'apprends que le plus beau fleuron de l'Energie et des Transports de notre pays vendrait ses activités Energie .......ET A UN GROUPE AMERICAIN!

 

Et j'apprends cela par ............SIEMENS son concurrent allemand!  Nos amis de Bouygues que nous avons soutenu avec la dernière énergie pour le rachat de SFR auprès de VIVENDI ne nous ont rien dit!

 

On va voir ce qu'on va voir, l'emploi en métropole est menacé si GE s'empare de la branche énergie car le centre de décision stratégique partira aux USA et les sites de production seront désormais audités et gérés sans que nous ayons notre mot à dire; mais l'emploi est AUSSI menacé si nous facilitons un rachat par SIEMENS car étant concurrent sur les deux activités Energie et Transport, la logique capitaliste d'une fusion voudrait que des économies d'échelle soient réalisées et que des sites ferment, en Allemagne........et en France! MAIS au moins, les centres de décision restant en Europe (pourvu que ce ne soit pas à Londres!), avec MERKEL nous pourrons peut-être, peser pour qu'il n'y ait pas de suppression d'emploi sec pendant le délai d'engagement de SIEMENS soit .....3 ans et donc jusqu'en 2017......François m'en sera reconnaissant......après......c'est "après nous le déluge!"

 

Question ingénue du rédacteur: mais pourquoi diable, un  gouvernement de gauche ne pratiquerait-il pas une nationalisation (même temporaire) de ALSTOM , ou a tout le moins, ne ferait-il pas au moins comme Sarkozy en 2004 (injection de fonds publics, pression amicale sur Martin Bouygues et accélération de l'activité transport par anticipation de commandes publiques par les régions et la SNCF)?

 

Réponse attendue: PARCE QUE CECI SERAIT EN CONTRADICTION AVEC LE FAMEUX PACTE CONCLU AVEC LE MEDEF et aussi AVEC LES ULTIMES ENGAGEMENTS BUDGETAIRES FRANCAIS AUPRES DE BRUXELLES!

 

Conclusion: nous allons perdre le centre de décision stratégique de notre industrie énergétique, la propriété des sites, la capacité de négocier avec un groupe français sur le maintien de l'emploi concerné en france (18.000 salariés en France soit 20% de l'effectif global du groupe, mais 80% des Cadres Techniques de la "Recherche Développement"), nous allons assister impuissant au démantèlement du premier groupe européen "Energie-Transport", parce que:

 

  • Nous sommes pieds et poings liés par la mise en oeuvre de notre pacte, lui-même dicté par des engagements de réduction de dette que le FMI , l'OCDE, la Banque Mondiale, trouvent incompatibles avec la situation économique du moment et dommageables pour l'emploi;
  • Notre désengagement de secteurs stratégiques industriels nous livre aux caprices des actionnaires des grands groupes privés qui ont racheté les parts détenues précédemment par l'Etat dans "les années folles de privatisation";
  • Nous n'avons toujours pas pour priorité, deux ans après avoir élu le grand pourfendeur de la finance international, de proposer une gouvernance économique commune pour les seuls pays de la zone Euro, laissant ses opposants naturels (Grande-Bretagne essentiellement) hors de ce sujet afin de simplifier et d'accélérer la mise en oeuvre d'un tel projet........alors que cette gouvernance, en libérant des fonds d'intervention tournés vers le financement de l'Economie stratégique dans les moments ou les banques commerciales sont aux abonnés absents et ou les marché préfère s'exciter sur des objectifs "court-termistes", aurait permis d'arrêter la désinsdutrialisation européenne et française........encore eut-il fallu commencer par là!


A présent, on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas, que le déclin industriel est inéluctable, puisque on en connaît les véritables ressorts, et que le rôle des gouvernements du XXIème sciècle serait de gérer les affaires courantes "et de ne rien prévoir" dans les domaines économiques et sociaux, sinon subir et toujours plus subir la dictature du "laisser faire" et du "laisser - aller"

 

Gary Halley

 

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Créteil le 30/04/2014,

 

Allez, ALSTOM ne va pas si mal: voila que GE offre à présent 12,35 Milliards d'Euros pour la seule Branche Energie que SIEMENS a un mois pour faire une offre complémentaire voire surenchérir, voilà que la Bourse rendu euphorique par l'émulation GE-SIEMENS  situe désormais la valeur capitalistique de notre groupe à 8,707 Millionds d'Euros, soit 14,5% de hausse en quatre jours, sur lesquels Bouygues empoche 375 Millions d'Euros, et du fait de la flambée de son propre titre, .......1,5 Milliards d'Euros supplémentaires

 

Ainsi que se poursuit un monopoly ou Bouygues a déjà effacé le provionnement pour pertes effectué sur ALSTOM puisque ses fonds propres ont été accrus de 1,875 Mmilliards d'Euros en quatre jours, le sort de 1300 employés sur les sites français paraît déjà scellé d'ici avril 2015, pour autant d'ici un mois, il est douteux que la valorisation n'ait pas encore progressé. entre temps

 

Si le gouvernement en avait la volonté, il pourrait donc accueillir les 29,7% des actions de Bouygues, pour 2,69 Milliards afin de procéder à une nationalisation temporaire, puis revendre dès que le cours aura été eéorienté à la hausse

              

Parfois, mais rarement, la prison peut-être un lieu de réflexion: au milieu de la bataille confuse entre prédateurs et idéologues "improvisés", entre industriels et bricoleurs populistes, entre entrepreneurs et économistes dogmatiques, un peu de bon sens pour approcher cet enjeu ne paraît nulement superflu, même s'il ne remet pas en cause le système capitaliste ; aussi vais-je vous laisser en compagnie de Loïc Le Floch Prigent, ancien PDG d'ELF AQUITAINE, ayant passé quelques années en prison.....pour avoir servi la cause de la "France-Afrique", à coup de commissions occultes........bien entendu sur ordre de l'Etat Français et avec la complicité de toutes les sociétés françaises ayant travaillées en Afrque.

 

"Ce mardi, l’Assemblée nationale auditionne Clara Gaymard, Présidente de General Electric France, Christophe de Maistre, Président de Siemens France, et Arnaud Montebourg, ministre de l’Economie.

Dans ce dossier, il est grand temps de sortir des approximations et des dissimulations sans doute délibérées des principaux acteurs du feuilleton.

MAKING OF

Ancien patron de Rhône-Poulenc, Elf, Gaz de France et de la SNCF, Loïk Le Floch-Prigent juge la manière dont le dossier Alstom est traité absolument dramatique. Rue89

Premier point essentiel : non, Alstom Energie n’a pas de problème de taille critique comme cela a pu être dit ici ou là, la preuve : la branche Energy de General Electric a un chiffre d’affaires de l’ordre de 16 milliards d’euros, celui d’Alstom est de 15 milliards d’euros !

Deuxième point : il n’y a pas de problème de marché de l’énergie et de ses matériels, simplement l’Europe n’en est plus le centre, les pays émergents ont les besoins les plus immédiats et la compétition est rude avec de nouveaux acteurs industriels dans ces régions du monde.

Troisième point : Alstom Energie n’a pas de problème d’innovation technique et reste un leader incontesté du secteur, sa faiblesse récente semble avoir été dans le préfinancement des investissements énergétiques des pays clients.

Alstom a-t-il pu garder son excellence ?

Où en est la situation industrielle d’Alstom ? Son Président la trouve préoccupante à terme, opinion rejointe par certains analystes (dont on a appris à se méfier).

Ces inquiétudes viennent-elles de manque d’innovation technique ou industrielle ou sont-elles essentiellement d’origine financière liées à la frilosité de nos appuis bancaires nationaux ? C’est un point capital qui n’a pas, à ce jour, été élucidé. Les réponses sont vagues et hésitantes, sans doute à l’image des affirmations sur l’effet de taille dont on a pu voir qu’il n’existait pas.

Alstom a-t-il pu garder son excellence ? Et si non peut-il la reconquérir avec une autre gestion interne des hommes et des femmes où l’initiative des hommes et des femmes , leur créativité , leurs innovations… sont mieux valorisés, récompensés , où la hiérarchie est ouverte au dialogue , où les commerçants sont mieux à même de faire entendre les problèmes qu’ils perçoivent à partir du terrain… C’est , encore une fois l’élément clé du diagnostic et donc du futur de l’entreprise, diagnostic qu’il faut partager avec toutes les forces vives de l’entreprise .

Procéder par étapes

Mais pour y voir clair sur ces points il faut une immersion et un peu de temps, et donc que les échéances voulues par les prédateurs soient prolongées « sine die ». Il faut donc procéder par étapes :

Bouygues veut-il sortir du capital immédiatement ? Si oui l’Etat souverain lui a demandé de rentrer à 30% pour trois milliards, l’Etat doit lui fournir les trois milliards, il les a entre APE, BPI et Caisse des Dépôts. Si non Bouygues est associé à la réflexion sur l’avenir de la société et on arrête le cinéma des réunions avec General Electric et Siemens.

Si l’Etat est, de nouveau, rentré dans Alstom, le diagnostic peut être mené, non avec des jeunes gens de l’administration qui n’ont jamais travaillé dans une entreprise mais des industriels du secteur, il ne faut pas plus d’un mois pour le réaliser, on l’a bien vu quand les prédateurs ont fourbi leurs armes pour renifler leur proie.

Une recapitalisation du groupe sera sans doute nécessaire, ne serait-ce que pour réduire l’endettement du au rachat des grids. Trois milliards apparait en première analyse quelque chose de convenable.

Restent des problèmes que la nouvelle direction va devoir trancher

La France a besoin de toutes les composantes de sa filière énergétique

Qu’en est-il de tous ces procès internationaux sur Alstom-corrupteur ?

Quelle coopération sur les turbines à gaz, cauchemar du groupe depuis 1999, date du rachat de ces turbines à ABB ?

Quel avenir réel pour les éoliennes off-shore qui, dans nos pays, conduisent à une électricité sept fois trop chère et qui, en dehors des commandes gouvernementales françaises, n’auront aucun marché solvable réel ? Faut-il maintenir et de quelle façon cette diversification ?

Dans la mesure où les centrales à charbon vont, de nouveau, repeupler la planète, comment s’assurer du maintien de l’excellence d’Alstom ? Faut-il une vitrine très haute température, dite super-critique ?

Que ceux qui ont envie de se débarrasser rapidement du « problème Alstom » au profit de General Electric ne viennent pas nous assaillir de chiffres stupides et fantaisistes, sauver Alstom est tout à fait à la portée des finances publiques, car il y va de l’avenir du pays tout entier. La France a besoin de toutes les composantes de sa filière énergétique, de son excellence à travers le monde avec, en particulier sa filière nucléaire, sa filière électrique, sa filière gazière, sa filière pétrolière. La filière énergétique française reste un des points forts de son industrie avec des fleurons dont Alstom est une composante essentielle.

Il y a une chose que les économistes ont appris aux politiques, c’est d’avoir une conception de l’entreprise industrielle parfaitement désincarnée , un tableau de chiffres et parmi eux un nombre d’emplois , et c’est ainsi que , désormais on décrit , puis on décide sur le sort de l’industrie française en oubliant l’essentiel : une entreprise industrielle , ce sont des compétences scientifiques, techniques, industrielles et commerciales ,ce sont des gens qui ont besoin d’être motivés en vue de réussir dans un monde très compétitif.

Vision stratégique et goût du risque

Plus les entreprises sont techniques, et plus cette importance des hommes et des femmes est grande et la question essentielle du chef d’entreprise, question quotidienne, est de savoir si son entreprise repose bien sur les meilleurs ! Seule l’excellence permet d’ouvrir des marchés en ayant des marges rémunératrices.

Dans nos pays, soumis à la concurrence des industriels des pays émergents à faibles salaires et charges , il y a une exigence d’être les meilleurs si nous voulons survivre , et c’est ce à quoi s’emploient nos éducateurs , nos formateurs et nos industriels.

Mais les grandes écoles ne peuvent plus déceler l’excellence dont nous avons besoin , c’est , après une formation de base très pointue qui apprend à apprendre, l’école de la vie qui va déceler les grands cadres de l’industrie qui vont la maintenir et la développer.

Il faut donc arrêter de voir une garantie de compétence dans des concours passés à vingt ans , le courage , la ténacité, l’engagement , les relations humaines , le goût du risque , la vision stratégique … sont des qualités indispensables que la sélection académique ne peut pas voir .

Surprix

Alstom est une entreprise industrielle, elle recèle des cadres et des techniciens de grande qualité qui ont fait l’honneur et l’expansion de ce fleuron de l’industrie française , des positions dominantes claires dans les turbines hydrauliques , les turbines à vapeur , les réseaux haute tension avec les grids et les smart grids , et les fameux trains à grande vitesse et la signalisation ferroviaire sans oublier les trains régionaux et les tramways.

Alstom est-il pour autant dans l’excellence dans ces métiers, c’est-à-dire peut-il justifier d’un surprix pour ses clients et donc de bonnes marges par rapport à ses concurrents à cause de sa technicité meilleure et de sa qualité supérieure ?

C’est un élément capital du diagnostic à effectuer pour savoir quel est l’avenir de la compagnie. Les éléments de terrain dont on dispose montrent que les marges se sont effritées , ce qui explique le pessimisme des analystes malgré un carnet de commandes fourni , mais il peut y avoir une autre cause à cet effritement c’est la difficulté du groupe à se faire accompagner de préfinancements des investissements comme les sociétés asiatiques peuvent le faire grâce aux appuis de leurs différents organes gouvernementaux.

On peut rappeler, au passage , que notre AFD , Agence Française de Développement affiche une neutralité parfaite à l’égard de notre industrie nationale et n’agit donc en aucun cas comme un support inconditionnel comme le font les organes équivalents dans tous les pays !"

 

Gary Halley

 

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Créteil le 23/06/2014,

 

ALSTOM........un mois plus tard: tout ça pour ça!

 

GE voulait la branche énergie de ALSTOM, à la fois à la faveur de difficultés provisoires de trésorerie de "notre fleuron de l'idustrie de l'énergie et des transports", et des vélléités de Bouygues de se désengager des 29,7% d'actions qu'il y possédait, d'une part parce que l'énergie n'est pas son coeur de métier, d'autre part parce que plombé par sa filiale Bouygues Téléphone pour laquelle le groupe de BTP-Médiavision ne cesse de provisionner des dépréciations d'actifs, et est peu satisfait du rendement de son investissement dans ALSTOM.

 

Le gouvernement, ou ce qu'il en reste, et les syndicats s'étaient alarmés du démantellement d'ALTOM , nouvelle Berezina annoncée pour l'industrie nationale mais aussi européenne (avec une rivalité affirmée avec SIEMENS), de surcroît dans un secteur éminemment stratégique, et une contre-attaque de la dernière chance s'était amorcée sous l'impulsion de Don Quichotte Arnaud De Montebourg (DQADM) et, acessoirement de l'Elysée.

 

Le désir de créer un pôle européen de l'énergie à l'image du pôle aviation et espace de AIRBUS INDUSTRIES, fut-ce avec le concurrent de toujours SIEMENS et..........le Nippon MITSUBISHI (après tout c'est NISSAN qui a sauvé RENAULT et pas l'inverse), a alors pris forme, avec le souci de sauvegarder, et la localisation des centres de R&D en France , et les 1300 emplois menacés à moyen terme.   Hélas , l'UE "anglo-saxonne" est toujours un boulet pour la construction d'une politique industrielle européenne, et le souci de ne pas crééer de structures trop "monopolistique" susceptile de fausser la concurrence dans le domaine de l'énergie, l'emporte toujours sur le principe de réalité qui est qu'en dehors de ALSTOM, SIEMENS, AREVA et EDF qui ont des accords spécifiques "gagnants -gagnants" existant depuis belle lurette , il n'existe que des nains industriels en Europe dans le domaine de l'Energie............à moins que la "dame de fer allemande" n'ait souhaité ménager la susceptibilité d'un vrai géant "européen": GAZPROM???

 

Alors, Bouygues bien content de vendre après ses déboires répétés dans la téléphonie, a vu revenir dans le jeu, "le partenaire aussi exclusif que secret de Patrick Kron": l'Américain GE, contraint d'améliorer son offre du fait du chantage "au pôle exclusivement européen", alignant 3 Milliards de dollars de recapitalisation (1), la promesse de création de 1000 embauches et du maintien des sites hexagonaux (2), et la création de trois "co-entreprises"(3) se voulant être sur le plan d'alliance industrielles les alter-ego du succès "CFM 56" né de l'alliance du C 6 US et du M 56 de SNECMA il y a 40 et motorisant à l'heure actuelle 75% des monocouloirs A 320 et B 737 au nez et à la barbe de Pratt & Whitney (USA) et de Rolls-Royce (GB)..........qui n'en pouvant plus et voyant arriver le LEAP succédant au CFM 56 pour motoriser tout autant les 777, 747, 350 et 380, menacent la confrérie Anglo-Américaine d'asphyxie.

 

Natuellement, Bouygues s'en remettant à "la sagesse de la main invisible des marchés" (sic!) qui fixe le montant de l'action ALSTOM à 28 USD (contre 24 il y a un mois ou il était prêt à vendre la totalité de sa participation, soit 29,7%) est prêt à vendre immédiatement à 35 USD (sic!) les 20% d'actions que l'etat français est finalement prêt à acheter en contrepartie.........des promesses de GE, lui laissant espérer des dividendes "enfin corrects" pour les détenteurs des 9,7% d'actions que le groupe conservera.

 

Pour notre DQADM, "l'alliance conclue le 22/06 avec GE" est un succès du volontarisme du gouvernement, pour tous les observateurs, c'est en fait bel et bien "le rachat de la branche énergie d'ALSTOM par GE initialement envisagé" qui est définitivement conclu à quelques menus détails près:

 

Divergeant sur le prix de l'action , Bouygues et le Gouvernement se donnent 20 mois pour conclure le rachat au taux du marché du moment (4)(espéré en baisse par DQADM, et en hausse par Bouygues.......ce dernier ayant tous les moyens de faire parvenir à ses fins en faisant publier des rapports excellents sur le redressement d'ALSTOM, et en faisant racheter des.......actions ALSTOM par des filiales offshore de GE et BOUYGUES domiciliées dans des paradis fiscaux gérés depuis la City, alors que le gouvernement qui aurait pu débourser 1,7 Milliards d'€ aujourd'hui, ne les aura peut-être plus dans les semaines et mois à venir et devra réduire sa prise de capital à 18 ou 15%, et se trouve lui dans l'impossibilité de faire baisser la valeur d'ALSTOM à moins de prier pour que la Branche Transport ne finisse par fléchir ...........du seul fait (prévisible) d'une baisse de la commande publique (SNCF, STIF, REGIONS, METROPOLES......) placée sous la tutelle de Bruxelles

 

Bref, un scenario attendu, avec cependant, (ne soyons pas trop critiques), des progrès en matière de communication (seul domaine dans lequel les pingouins qui nous gouvernent peuvent faire des progrès)

 

Gary Halley

 

(1) De fait, ils étaient déja prévus dans une partie de l'offre initiale

 

(2) Ca, GE peut s'y engager aujourd'hui (Loich le Floch Prigent faisait remarquer à juste titre que le Groupe ALSTOM ne se portait en fait pas si mal........avant "qu'on se mette dans la tête de le sauver"!); mais si se poursuit la politique néo-libérale qui prévaut aujourd'hui et que des surproductions apparaissent.........que deviendront ces promesses et l'état probables dans lequel se trouvera l'Etat français lui interdira de prendre des sanctions qui ne pourraient être assorties que de nationalisations du capital privé investi dans ce decoupage du groupe ALSTOM............autant vouloir décrocher la lune!

 

(3) il y a 40 ans, il était courant que se nouent des alliances technologiques, puis capitalistiques sur des projets à long terme financés par le seul secteur privé; aujourd'hui c'est chose impossible, et bien sûr, ce sont des fonds publics qui devraient porter ces co-entreprises sur les fonds baptismaux; voila un nouvel engagement qui ne coutera pas cher à GE!

 

(4) originalité juridique (mais n'est-elle pas dénonçable à tout moment?), pendant ces 20 mois, Bouygues cède ses votes au CA d'ALSTOM au gouvernement (encore un signe montrant qu'il n'est pas inquiet sur la compensation financière que lui procurera l'envolée du cours de l'action d'ici là, et l'importance des dividendes pour compenser cette générosité!)

 

Gary Halley

 

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Mercredi 11 mai 2016

 

Les paradis bancaires et les banques systémiques

 

Aurons-nous à tirer sur des ambulances.......précédant chacune un corbillard?

 

Du côté des financiers, ce n'est guère la sérénité: La production se contracte car l'investissement recule, l'emploi est à la fois précaire et sur une pente déclinante partout, le "régime spécial de l'indemnisation du chômage des intermittents du spectacle", est en passe de devenir à terme, le régime général de l'indemnisation du chômage, quand ce même régime ne s'appliquera plus à personne, les "actifs" étant devenus à leurs tours des intermittents.

 

......quand à la France, "flamby" n'a pas tout faux, la relativité des choses faisant que les pays modèles dont "nous devons copier la hardiesse des réformes".......vont beaucoup plus mal qu'on nous le dit, car .......la production de biens et de services...... dans le monde se réduit vertigineusement (+ 6% en 2007..........+ 2% aujourd'hui......+/- 0,5% d'ici peu), mais........la quantité de monnaie en circulation (celle donc créée parallèlement par la dette, et par les "QE" des banques centrales au chevet des banques commerciales plus fragiles en 2016.......qu'en 2008.....) s'accroît.......... faisant de toutes les devises convertibles des devises nettement surévaluées et la première d'entre elles (le dollar US) plus que toutes ......bref, il est temps de fuir les banques si l'on en croît cet intéressant échange désabusé de deux économistes qui criaient déjà leur effroi en......janvier 2007 sans avoir été entendus, et qui "s'avouent", n'avoir encore rien vu, avec une crise à venir encore pire que celle de 2008, que cette fois les états (et donc les contribuables) ne pourront contenir (ils avaient déjà "donné" entre août 2007 et mars 2009......soit le chiffre désormais connu de......25.000 milliards de dollars)......mais je vous laisse derrière la porte écouter leurs chuchotements échangés avec quelques bonnes bouteilles de Talisker sur la table basse qui les sépare:

 

Egon von Greyerz fondateur de Matterhorn Asset Management & GoldSwitzerland –et Eric son associé:

 

: « Les gens doivent maintenant se préparer à un effondrement économique mondial massif.

Les valeurs bancaires indiquent dorénavant aux investisseurs que le temps est venu de retirer l’argent et les actifs du système bancaire.

 

Comme vous le savez Eric, nous avions averti les investisseurs bien avant la crise de 2006-2009 à sortir du système bancaire. A cette époque, les banques avaient été sauvées par un plan de sauvetage global de 25.000 milliards de dollars (!), mais cela ne se reproduira pas. Le crédit à travers le monde a augmenté de 70% depuis 2006 et le système bancaire ainsi que l’économie mondiale se retrouvent maintenant dans une situation bien pire qu’ils ne l’étaient à cette époque là..........!

 

Lors de la dernière crise, les gouvernements ont sauvé le système financier avec le plus grand programme de renflouement externe des banques (bail-out) par l’État....(le contribuable.....du moins certains......) de toute l’histoire.


Ainsi, les déposants bancaires comme les banquiers ont été sauvés par des programmes massifs d’impressions monétaires et de crédit. Tout ceci s’est fait (bien sûr!) au détriment des citoyens ordinaires qui supportent dorénavant l’augmentation massive de la dette publique.

Bien que tous les gouvernements dans le monde augmentent de façon exponentielle leur dette, personne ne s’est jamais posé la question quant à son remboursement. Et bien sûr, la dette ne sera jamais remboursée........

 

Au lieu de cela, au cours des prochaines années, elle implosera au travers d’une vague de défauts souverains. Dans le même temps, tous les actifs qui ont été gonflés par cette dette imploseront également comme les actions, les biens immobiliers et les obligations..........

 

Vous savez Eric, la prochaine fois, les banques ne seront pas sauvées par les gouvernements. Au lieu de cela, on assistera à un renflouement interne (Bail-in).

 

Cela signifie que .......l’argent et les actifs...... des déposants seront utilisés pour sauver les banques. Mais puisque la plupart des banques ont un effet de levier de 20 à 50 fois ce qu’ils possèdent voire beaucoup plus si l’on prend en compte les dérivés, ...........les actifs des clients ne seront pas suffisants pour sauver les banques.......

 

Par conséquent, je m’attends à ce que l’on assiste au plus grand programme mondial d’impression monétaire de tous les temps. Bien entendu, cette stratégie ne sauvera pas le monde, mais cela aura pour conséquence de provoquer une onde de choc hyperinflationniste dans premier temps qui sera ensuite suivi d’une implosion déflationniste dévastatrice sonnant la mort de l'ensemble de nos banques systémiques!

 

Pour en revenir aux valeurs bancaires, actuellement, elles s’effondrent à la fois aux États-Unis et en Europe:

 

Aux Etats-Unis, elles viennent d’atteindre un plus bas de plusieurs années par rapport aux autres valeurs du marché et en Europe les valeurs bancaires ont chuté de 20% ..........en quatre semaines.

 

Les actions Deutsche Bank et Credit Suisse sont maintenant revenus à leur plus bas de............. 2009!!

L’augmentation récente de l’impression monétaire par la BCE n’a eu qu’un effet très court terme, et maintenant, c’est bien l’odeur du sang que l’on renifle un peu partout.

 

C’est une certitude absolue que la plupart des banques ......sont insolvables si l’on prend en compte...... leurs actifs toxiques au prix actuel du marché. Un quantitative Easing(Planche à billets) ne changera rien à la situation, mais cela pourrait donner un répit de quelques mois aux banques.

 

Il est très clair pour moi que les valorisations des valeurs bancaires nous montrent ce que certains d’entre nous ont vu depuis un certain temps, à savoir que nous entrons maintenant dans une période où le marché ........commence (sic!!) à reconnaître que d’importants risques menacent le système financier.........

Ironie du sort, la politique des taux d’intérêts à zéro ou négatifs des banques centrales contribue également à la mort des banques.

 

Tout d’abord les banques ne peuvent pas gagner une véritable marge sur les dépôts.

Deuxièmement, les faibles taux tuent totalement toute incitation à déposer de l’argent. Sans épargne importante, les investissements diminueront également.".................

 

FIN DE L'AUDIBILITE DE L'ENTRETIEN

 

......Et sans investissements, ni privés, pour les raisons qui précèdent, ni publics car les états sont rincés par le sauvetage des banques et...........des agents économiques (dont les 50 millions de chômeurs nouveaux rien qu'aux USA en AMSUD et en Europe à indemniser à partir de 2009......et qui eux n'ont pas retrouvé d'emplois), et des garanties publiques octroyées aux plans de relance sur l'injonction du FMI et de l'OCDE affolés (essentiellement USA via la FED, RFA - exceptionnellement pour l'Europe, mais pas au-delà du "mandat Merkl", en puisant sur les produits de ses excédents commerciaux et en endettant les banques des länder désormais toutes en quasi-faillite-, et GB via la Banque Centrale d'Angleterre.......mais aucun des autres pays de la zone euro évidemment......article 123 oblige!).......la croissance tend vers zéro, s'inverse et la grande récession s'installe avec l'effondrement des prix et des rémunérations , et de la valeur des actifs mobiliers (obligations d'état et d'entreprises, épargne des ménages, immobilier...etc.).

 

Nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas: les banques ruinées seront à ramasser à la petite cuillère, souvent pour des montants "symboliques" (occasion à ne pas manquer cette fois-ci contrairement à 2008-2009) et seule des grandes institutions financières publiques nouvelles, sous tutelle des gouvernements, mettront en place les instruments techniques ....................permettant enfin  aux producteurs de biens et de services (auto-entrepreneurs et entreprises) de faire eux-mêmes des crédits directement à leurs acheteurs potentiels sans passer par des intermédiaires financiers!

 

Cette fois, ces crédits se feront  strictement à hauteur de la nature et du volume de la demande existante et les producteurs de services et de biens, s'engageront à fournir en temps, qualité et quantité, ce qu'ils auront permis de commander à leurs clients en leur avançant les fonds nécessaires pour être réglés.

 

Les milliers de trillions de dollars (et autres monnaies d'aujourd'hui) ayant perdu 98/99% de leur valeur, une nouvelle "unité de compte" (nouvelle "monnaie-crédit" ayant remplacé "l'argent-dette"), créée à hauteur de la valeur des biens et produits servis (ni plus ni moins) redeviendra une monnaie "fiduciaire" commune (et non unique) dont la valeur sera fiable et pérenne puisque adossée à la totalité de toutes les richesses crées par l'économie "réelle" ......et un monde apaisé mais profondément meurtri pourra réapprendre à vivre les "pieds bien sur terre"......en jurant qu'on ne l'y reprendra plus!

 

ON PEUT A PRESENT FERMER LES YEUX ET ATTENDRE LE GRAND BIG BANG.......si ça vous dit!

 

Gary Halley

 

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